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Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/82

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Gizelle.

Méchant ! vilain ! (Elle s’élance sur son oncle pour le frapper. Pierre la saisit, lui donne trois ou quatre bonnes tapes et la maintient de force dans un fauteuil. Gizelle crie et se débat. M. Gerville se précipite pour l’enlever. Léontine saisit le bras de Pierre, qui les regarde avec pitié et dédain ; il place Gizelle dans les bras de Léontine.)

Pierre.

Tiens, aveugle mère, prends ta fille et reçois nos adieux. (Il se tourne vers son beau-frère.) Et vous, monsieur, vous répondrez devant Dieu du mal que vous faites à votre enfant ! Vous croyez l’aimer, et vous la perdez ! Vous voulez son bonheur, et vous préparez son malheur en ce monde et dans l’autre. Adieu. (Il veut emmener Blanche et Laurence.)

Blanche.

Arrête, Pierre ; arrête. Laisse-moi embrasser Léontine et Gizelle ! laisse-moi leur pardonner, leur dire que je les aime. (Elle se jette au cou de Léontine, qui la serre dans ses bras en sanglotant.)

Léontine.

Blanche, merci, merci ! Tu es un ange ! Prie pour moi et pour mon enfant ! Je suis faible ; je le sens ! Pierre a raison ! Je tâcherai, j’essayerai d’avoir plus de courage, de justice. Adieu, ma sœur ! Adieu Laurence ! (Elle les embrasse. Se tournant vers Pierre.) Pierre, embrasse-moi ! Je suis aussi ta sœur ! coupable et repentante ! oh oui ! bien sincèrement repentante ! Crois-moi, Pierre ! Mon frère, embrasse-moi ! (Pierre la reçoit dans ses bras et l’embrasse à plusieurs reprises ; il serre la main que lui tend M. Gerville.)