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Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/33

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la bonne.

Mais, Mademoiselle Giselle, je ne sais pas ce qui s’est passé ; vous savez que j’étais avec la femme de chambre de Madame votre tante.

giselle.

Mais vous savez toujours comme je criais.

la bonne.

Oh ! quant à ça, je puis l’affirmer.

giselle.

Et comme j’étais attachée avec des cordes en cuir, si fort, que je ne pouvais pas bouger.

la bonne.

Je crois bien que cette courroie ne vous serrait pas trop, et que vous n’étiez pas si à plaindre, assise dans un bon fauteuil, ayant les mains libres.

giselle.

Enfin je vous ordonne de dire comme moi et de ne pas faire à maman et à papa les réflexions que vous inventez sans savoir ce qui s’est passé.

la bonne.

Soyez tranquille, Mademoiselle Giselle, je ne vous contredirai pas. »

Quand Giselle fut partie, la bonne leva les épaules : « Elle est méchante tout de même, cette petite fille. Si je n’avais pas de si gros gages, je ne resterais pas deux jours avec elle ; mais j’ai ma pauvre mère à soutenir, je gagne ici huit cents