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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/101

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sous le joug des nouvelles ordonnances, qu’ils prévoyaient ne devoir pas plus subsister que les autres. Chaque garnison, chaque régiment offraient des différences dans le régime suivant la sévérité, la négligence, ou l’inquiète ardeur des chefs. Je fus présenté à la cour à dix-neuf ans, et quand je songe à cette pompe qui environnait le Roi, à cette foule empressée qui circulait dans ses appartemens, à l’accent de respect avec lequel se prononçait le nom de Roi ; à l’impression qu’il faisait sur les esprits, et aux affreux événemens des temps postérieurs ; je ne puis croire que ce soit le même peuple ; je ne puis concevoir comment dans un si court espace, des souvenirs gravés par la main des temps, pendant douze siècles, ont été effacés ; mais peut-être trouvera-t-on le principe d’un si étonnant