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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/127

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entière au plaisir présent, détourne ses yeux d’un avenir effrayant. Au milieu de cette dissipation générale, il y avoit des clubs, des conciliabules où l’on s’occupait sérieusement des affaires, et dans lesquels l’ambition et la cupidité, ardentes à profiter des malheurs publics, combinaient en secret leur marche et préparaient des attaques fatales à l’autorité de jour en jour affaiblie. Des femmes séduisantes par leur beauté ; deux ou trois qui étaient des saltimbanques d’esprit, faisaient servir la politique à leurs plaisirs et leurs plaisirs à la politique ; leurs faveurs étaient souvent l’amorce plus ou moins attrayante qu’elles offraient aux jeunes prosélytes de la démocratie. La présomption que l’homme est porté à avoir de ses talens et de son esprit faisait croire à plusieurs jeunes gens qu’ils joueraient