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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/158

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un seul. On croit entendre alors la femme qui réclamait devant Salomon son fils qu’on lui disputait. L’or est le dieu de l’univers, il donne l’intelligence aux plus bornés. Le Jokai de douze ans, transporté à mille lieues de son pays connaît la monnoie avant de savoir un mot de la langue, il possède en huit jours le nom des plus petites pièces et est familiarisé avec toutes les fractions. Pour n’être pas en reste avec vous, j’ai cru devoir à votre exemple vous faire la peinture de mon hôtesse ; votre tableau est du Correge et le mien est d’un peintre Flamand ; mais je crois qu’il n’est pas celui qui a le moins de vérité. Je vous adresserai incessament le récit de mon émigration et de mes aventures, qui je crois seront les dernières ; il n’en est pas de même de vous, votre valeur, votre état, votre zèle,