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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/239

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vestibule, et nous appercevons dans le fond une femme d’une figure fort agréable. On s’empresse de témoigner au Marquis la joie de le trouver en si bon état, et prêt à entrer, il porte ses yeux du côté de la voiture, et s’avance vers elle en disant : quoi c’est vous madame la Duchesse ?… Et la femme de répondre sans le moindre embarras, c’est moi-même, mon cousin. Tout le monde est surpris ; mon oncle, sur-tout, semble pétrifié et demeure un instant les yeux fixes et la bouche ouverte. On demande au Marquis, par quel hasard cette dame, qu’il appelle madame la Duchesse, attend dans la cour sans entrer. Il s’approche d’elle, lui parle à demi-voix, et revient nous dire, c’est une de ces aventures de roman que produit la Révolution ; madame la duchesse de Montjustin vend des