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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/50

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de lui, regarde avec complaisance ses enfans qu’elle pense devoir être fiers, d’un tel père. N’en serait-il pas de même des femmes d’un état plus relevé, qui ont besoin, pour considérer leur mari, qu’il fasse un peu de bruit dans le monde ? Ah ! mon ami, ce n’est pas de vos grades que je m’enorgueillirai jamais ; ce ne seront point vos récits de guerre qui exciteront mon attention et animeront mon intérêt ; la vanité n’entrera jamais dans mes jouissances ; cette ame à la fois douce et forte, ce discernement prompt et juste, cette indulgence qui ne naît point du besoin qu’on a de celle des autres, voilà vos dignités ; les divers mouvemens de votre cœur sensible, voilà l’histoire qui m’intéressera bien plus que celle des sièges et des batailles. Encore si au regret de l’absence ne se joignait pas la crainte de mille