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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/96

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de voyager. Le Président, de ce moment me tint lieu de père. Ce fut lui qui fit choix de mon précepteur, et qui traça le plan de conduite qu’il devait suivre. Il lui indiqua le genre et la marche de mes études, et fixa le degré de sévérité ou d’indulgence dont il devait user. C’est à lui que je dois mon instruction et en quelque sorte mes sentimens, puisque c’est lui qui a eu l’art de les développer. Semblable à un habile cultivateur, il a donné de l’air aux bonnes plantes et les a fait arroser, tandis qu’il a arraché et étouffé une partie des mauvais germes. À l’âge de quinze ans, j’entrai dans un régiment de cavalerie ; mais je ne fus envoyé à la garnison que dix-huit mois après ; ce temps fut employé à me perfectionner dans les mathématiques, à étudier les fortifications et l’artillerie. Le Président