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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/119

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combats qui ne feront que redoubler son estime. La nature vous a donné un cœur sensible ; et l’amitié ne suffit pas pour en consumer l’activité. Il est des gens qui prétendent que chaque être dans l’univers a son pareil en sentimens, en rapports de qualités et d’avantages de tout genre, qu’il ne s’agit que de le rencontrer pour faire un assortiment complet, et la plus heureuse union ; je crois que vous avez rencontré dans le Marquis, cet être assorti à vous par la nature, et vos cœurs ont volé l’un vers l’autre ; mais la barrière insurmontable des lois et du devoir les sépare, la gloire du courage vous est réservée, et le contentement qui naît de la vertu, sera le prix d’un pénible combat. À votre place je tâcherais de m’étourdir sur ma situation, par la dissipation ; je ferais de fréquens voyages,