Aller au contenu

Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

colombe se réfugiant sous l’aile de sa mère. Que la jeunesse, que l’innocence ont de charmes ! et lorsque la sensibilité vient les animer, qui pourrait résister à leur empire ? Je lui ai appris ce que le Commandeur faisait pour elle. Et qui peut l’engager, dit-elle, à prendre soin de Charlotte ? Il connaissait donc mon grand-papa ? Non, ma chère enfant, lui ai-je dit ; mais c’est un homme noble et généreux, qui se fait un devoir et un plaisir de secourir les malheureux, et sur-tout ceux que distinguent leurs services, et leur attachement pour leur prince. — Si cela est ainsi, mon grand-papa avait bien des droits à ses bontés ; car il a servi tant que les Français ont été rassemblés, il n’y avait pas de jour, qu’il ne pleurât en songeant à la mort du Roi. Elle doit partir incessamment, madame la