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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/131

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n’est pas tout, nous avons été réduits à la dernière misère, et diriez-vous qu’Almanzor demandait l’aumone, sans nous le dire, dès que la nuit venait, et qu’il nous a fait vivre deux jours des charités qu’il a reçues. Il n’a quitté ma mère et mon grand-papa qu’à leur mort ; puis-je être heureuse, monseigneur, quand je saurai Almanzor, qui n’est plus jeune, dans la misère ? Il ne vous en coûtera peut-être qu’un mot, pour placer quelque part cet honnête homme. Pardonnez ma hardiesse ; mais j’aimerais mieux encore être indiscrette qu’ingrate. J’ai l’honneur d’être avec un profond respect,

Monseigneur,
Votre très-humble et très-
obéissante servante

Charlotte de ***