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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/135

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un tel ouvrage. Vous avez une mesure de sensibilité et de raison, qu’il est bien rare de trouver réunies dans la même personne ; le Marquis a beaucoup d’esprit ; mais mon amie prétend que pour peu que son cœur soit de la partie, son esprit ne sert qu’à trouver de spécieuses raisons pour appuyer ses sentimens. Vous voyez, madame la Duchesse, que c’est à vous qu’il appartient d’éclairer le jugement de deux jeunes personnes, qui voudraient se former une idée juste d’un ouvrage aussi célébre. On dira peut-être, qu’il importe peu de se faire un résultat exact du mérite d’un roman, et qu’il faut se contenter de l’impression qu’il cause, sans s’égarer en vains raisonnemens, pour savoir si l’on a raison d’avoir eu du plaisir et d’être ému ; mais, madame la Duchesse, on regarde Clarisse comme un ouvrage