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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/152

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charretier ; parvenu en Alsace chez son beau-frère, il leur a semblé un revenant ; l’erreur d’un gazetier avait répandu la nouvelle qu’il avait péri sous le fer des bourreaux, et sa sœur ainsi que son mari portaient son deuil, au moment où il l’ont vu paraître. L’état misérable où il était, a fait songer à l’habiller promptement, et on l’a vêtu d’un habit noir qui avait été fait pour son propre deuil. Les aventures chimériques que racontent les auteurs de romans, ne peuvent surpasser celles d’une multitude d’Émigrés. Mon malheureux parent ne put rester chez sa sœur, la garde nationale faisait à chaque instant des visites chez elle, et son séjour exposait la vie de sa sœur ainsi que la sienne. Le hasard l’a conduit à Francfort où je l’ai rencontré ; il part pour Dusseldorf, pour y joindre sa mère, et il s’est