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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/172

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silence, ou multiplier les témoignages d’un zèle hypocrite pour tromper l’œil vigilant des tyrans. La prétendue République est soumise à un tribunal despotique appelé comité de salut public, et ce tribunal, asservi à un féroce despote dont il suit aveuglément l’impulsion.

Tout gouvernement est fondé sur la justice, comme toute religion sur une bonne morale, et dès qu’on s’éloigne de cet immuable principe pour y substituer celui de la crainte, on erre sur une mer sans rivage, la terreur a besoin d’être sans cesse entretenue, et la cruauté qui n’est, pour ceux qui gouvernent, qu’un moyen de satisfaire leurs passions, devient un principe politique, et le seul ressort du gouvernement. Dès-lors on ne fait plus où s’arrêter ; le nombre des victimes doit s’accroître de jour