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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/200

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déplaire et de m’embarrasser par de trop fréquentes visites, avait l’air en quelque forte affligé, et bien aise ; les reproches que lui faisait mon oncle étaient une justification, et ses yeux semblaient me dire : ce n’est pas ma faute. Les figures expriment quelquefois ces sentimens contraires. On m’a parlé d’un fameux tableau de Rubens, qui représente une reine de France, qui vient d’accoucher d’un Dauphin ; on voit, dit-on, sur sa figure, l’impression d’une douleur récente, et la satisfaction d’avoir donné naissance à un prince. Je crois que bien souvent un observateur pénétrant aurait pu voir sur mon visage, et le sentiment du plaisir que j’éprouve à l’arrivée du Marquis, et la raison qui m’ordonne d’en modérer l’expression. On a joué, on s’est promené après dîner, et le Marquis étant sorti pour aller voir un