Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/223

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croire à monsieur le Marquis que j’ai étui d’or, qui avait un petit bouton de diamant, que nous avons laissé en France, et que je l’ai vendu. Motus sur tout cela, ma chère Jenny. Il faut croire que Dieu un jour aura pitié des honnêtes gens, et que nous aurons une bonne auberge dans quelque belle ville de France. J’en suis si persuadé que je songe quelquefois à l’enseigne. Il y aura une barque sur une mer bien agitée, et puis dessus à la providence. Ah ! notre pauvre barque, elle est bien loin du port. Adieu, adieu, ma chère Jenny, je t’embrasse de tout mon cœur, et suis à jamais ton fidelle serviteur

Bertrand.
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