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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/225

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m’est tombée entre les mains, et j’en viendrai ensuite à l’objet qui m’a fait recourir à vous. Je suis entrée hier matin dans la chambre de Jenny, qui est un peu incommodée, et je l’ai trouvée sur ion lit fondant en larmes ; une lettre était près d’elle, et des ducats épars sur une petite table près du lit. Qu’avez-vous donc, lui ai-je dit, Jenny ? Toute surprise et alarmée, elle a voulu essuyer ses larmes, et s’est empressée de prendre la lettre pour la serrer dans son corset. Mais qu’avez-vous ? — Madame, ce n’est rien. — Vous me le direz ; ce n’est point curiosité, c’est intérêt. — Je ne le puis Madame. — Et les ducats, qu’en voulez-vous faire ? — Ah ! Madame, ils sont bien à moi. — Je n’en doute pas, ma chère Jenny ; mais je veux savoir ce que vous avez, ou je n’aurai plus d’amitié pour vous. —