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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/232

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ce qui est en mon pouvoir est à ses ordres. J’en étais d’avance assurée, monsieur le prévôt, lui ai-je répondu, et cependant je ne suis point présomptueuse. Il m’a serré les mains avec affection ; une pauvre Française émigrée, lui ai-je dit, n’a plus que ce bijou, elle est forcée de s’en défaire et je voudrais que ce fût au meilleur prix possible ; alors j’ai montré l’aigrette, il l’a regardée une minute, bien plus occupé de ce que j’avais à ajouter. Je vous ai choisi, lui ai-je dit, pour un prêteur sur gage ; il a ri. La chose étant très-pressée, je ne puis attendre une occasion favorable de la vendre. Faites-moi la grâce de me prêter deux-cents ducats, et lorsque le bijou sera vendu vous me donnerez le surplus, ou je vous remettrai ce qu’il sera vendu de moins ; mais comme il a coûté plus de