Aller au contenu

Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

exerciez vos talens sur ma vieille figure ; ainsi, Marquis, il faut nous donner au moins cinq à six jours. Nous voilà en route, ma chère cousine, et je mentirais, si je vous disais que je n’étais pas intérieurement fort aise d’avoir tous les honneurs de la vertu, et les plaisirs de la jouissance. Ma cousine, me disais-je, n’aura rien à me reprocher ; elle sentira qu’il m’était impossible de résister aux instances du Commandeur, et la Comtesse, satisfaite de mon courage et de ma prudence, me verra sans regret profiter du sort heureux que m’a procuré le hasard. Il ne m’a pas paru qu’elle ait été fâchée ni embarrassée de me voir, et sa mère, enchantée de l’espérance d’avoir un portrait de sa fille, a accueilli le peintre avec une extrême bonté. J’ai commencé dès le lendemain, c’est-à-dire, il y a deux