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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/249

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pas trop en peine des indiscrétions du peintre amoureux de son modèle ; plaignez-le plutôt, car s’il éprouve un grand plaisir à contempler ainsi l’objet de son adoration, à pouvoir en détailler toutes les beautés, à lui faire prendre l’expression qu’il désire, la nécessité de contenir ses transports est un tourment insupportable et j’ai quitté deux fois l’ouvrage sous prétexte d’un mal de tête ; parce qu’un regard qu’elle a laissé tomber sur moi, m’a transporté hors de moi-même, il m’a semble y lire ces mots : « je sens quelle doit être votre contrainte ; et je n’en suis pas exempte moi-même »… Adieu, ma chère cousine.

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