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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/251

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au courant de ses passions, quand on voit le hasard détruire en un moment l’édifice péniblement élevé par la sagesse ; mais n’importe, mon cousin, il faut toujours combattre, sans quoi chacun se laissant aller à toutes ses faiblesses, toute vertu serait exilée de la terre ; je me souviens qu’un maréchal de Raiz, qui avait commis des crimes affreux, répondit à ses juges : j’étais né sous l’étoile qui fait faire ces choses-là. Croyez, mon cousin, que vous êtes né sous l’étoile qui donne le courage de triompher de ses passions, et porte aux actions les plus généreuses ; croyez que vous avez la force d’arrêter les transports d’une passion, qui pourrait causer des désagrémens à celle qui en est l’objet. Eh ! quel plaisir n’aurez-vous pas, lorsque votre amour affaibli par le temps, et changé en tendre amitié,