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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/260

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vous avoue que je trouve assez agréable la personne qu’il représente ; c’est sans doute une preuve qu’il me ressemble peu. Le Marquis m’a demandé deux ou trois fois de prendre une expression de mélancolie tendre. C’est Clarisse, m’a-t-il dit, que vous lisez, et vous réfléchissez sur quelque circonstance affligeante de ce roman. Clarisse est sa divinité, et il ne croit pas que rien puisse intéresser au même degré. J’ai tâché de lui obéir, et trop bien je crois ; car au même instant que j’ai donné, et il ne m’a pas fallu un grand effort, cette expression mélancolique et tendre à mes yeux, je l’ai vu se troubler, et peu de temps après il a été prendre l’air sous le prétexte de la chaleur et d’un mal à la tête. J’aurais eu grand besoin d’en faire autant ; mais je suis restée à ma place. Dites moi, ma bonne et charmante amie,