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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/278

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elle a dans ses regards un air de douceur et d’intelligence, son sourire est enchanteur. L’innocence et la paix règnent sur son front, mêlées à quelques nuages de tristesse. On voit qu’elle a moins le désir de plaire que l’envie que vous soyez content d’elle ; on parle de musique, il ne serait pas besoin de lui faire des instances, mais son deuil l’arrête ; elle chanterait aussi à la plus légère envie qu’on lui en témoignerait. Elle se met à son clavecin si vous désirez l’entendre, et dans ces circonstances c’est pour jouer des airs tristes, comme le stabat de Pergolese. Ses yeux se sont remplis de larmes pendant qu’elle exécutait ce morceau sublime et touchant, et tout cela n’est point pour faire briller ses talens, mais pour vous satisfaire. Une autre jeune fille va et vient autour d’elle ; quelques mots de familiarité