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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/336

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et une sorte de honte l’empêche aussi de montrer de la lâcheté devant des compagnons, qui, retenus par le même sentiment ne témoignent que de l’insensibilité ; enfin la plupart ont perdu ce qu’ils avaient de plus cher ; dépouillés de leurs biens, de leur rang, le désir de vivre est éteint par l’excès des maux, et la vie est devenue un fardeau pour eux ; les terreurs qu’ils ont éprouvées, l’horreur du temps présent, les malheurs qu’ils prévoient, leur font regarder la tombe comme un asile, et loin d’envier le sort de ceux qui vivent, ils les plaignent d’avoir encore tant à souffrir. Vale et ama.

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