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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/338

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s’est piqué dans sa jeunesse d’être un grand danseur, s’est fort étendu sur ce sujet. J’étais invité à tous les bals, a-t-il dit, et tout le monde se rassemblait autour de moi quand je dansais. Un jour sur-tout je me trouvai figurer avec une belle dame, dont j’étais épris, et qui me tenait rigueur : jugez de son embarras, lorsqu’elle se trouva entre les bras d’un homme à qui elle ne permettait pas de lui baiser la main, et que cet homme la serrait tendrement, et contemplait tout à son aise ses charmes ; je puis dire que je la menai bon train, et ensuite se tournant vers le Marquis : voilà, un non parthener pour vous ma chère nièce, et il ajouta : elle valse avec une grâce, une vîtesse, c’est un vrai tourbillon ; savez-vous bien, Marquis qu’elle est femme à vous lasser. Le Marquis répondit qu’il avait perdu