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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/345

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loin de rétablir le calme dans mon ame, m’a plongée dans un trouble inconnu. Je me suis réveillée plusieurs fois, effrayée de me trouver entre les bras du Marquis, et je me sentais dans cet état où l’on est comme opressé violemment, et l’on s’efforce envain de crier. Je me suis trouvée à mon réveil, d’une langueur extrême : ce bal, cette nuit seront long-temps gravés dans mon esprit. Il faut prendre un parti, ma chère Émilie, qui me dérobe à de perpétuelles agitations ; si les occasions que je veux éviter ne sont pas dangereuses, comme j’ose le croire, elles sont tourmentantes ; j’ai besoin de l’absence ou d’un appui, non pour moi, mais contre les autres. Adieu pour aujourd’hui, mon Émilie.

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