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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/39

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bien, a-t-il dit, de profiter ; mon père a paru assez indifférent à cette nouvelle. Monsieur de Loewenstein a dit : je ne croyais pas qu’il fût assez riche pour louer une maison. Appelez-vous cela une maison, a dit ma mère ? — Enfin c’est une habitation, et il y a bien des Émigrés qui ne seraient pas en état de faire cette dépense. Mon oncle a répété plusieurs fois, assez riche, avec humeur, et a dit ensuite : je ne sais pas, mon neveu, pourquoi nous ferions l’inventaire des misérables débris que le Marquis a pu sauver de son naufrage : il a ce qu’il a ; mais s’il a besoin de trois mille ducats, d’un bel et bon appartement, et d’un dîner qui en vaut bien un autre, il n’a qu’à s’adresser au commandeur de Loewenstein. Ma mère a applaudi de l’œil et du geste sans dire un mot, mon père a dit froidement,