Aller au contenu

Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donc grâce à la fois et à la noblesse de mes sentimens, et à mon active amitié. Je connais trop votre cœur pour ne pas être sûre, mon cher cousin, que je vous ai réellement rendu un service signalé : plus je vous estime et plus je crois à l’excès de votre inquiétude. Sorti de ce mauvais pas, je ne jurerais pas que vous ne vous félicitiez d’une étourderie qui a fait connaître à la Comtesse des sentimens dont vous n’auriez jamais osé lui faire l’aveu ; mais à présent, vous allez désirer de lui en parler ; de grâce songez à votre position et à la sienne. Vous aurez besoin bientôt de toute votre prudence : le Commandeur veut faire peindre sa nièce, par vous ; il se presse de lui donner cette satisfaction, et vous jugez que la manière dont on a reçu ses instances a multiplié