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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/71

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son crayon. Sans le vers qui est au bas, on pourrait mettre sur le compte de la galanterie le désir qu’il a eu d’avoir mon portrait ; mais ce vers, monsieur le Marquis, est plus que de la galanterie : qu’en dites-vous, Émilie ? Malgré son imprudence, je le plains, il doit être extrêmement inquiet, et me voit peut-être par sa faute, malheureuse pour le reste de ma vie. Je vous avoue que j’avais trouvé le Marquis fort empressé pour moi, que ses regards me paraissaient avoir une expression de tendresse ; mais j’attribuais en grande partie ses sentimens à la reconnaissance, et à un besoin d’attachement que le malheur semble rendre plus pressant, et qui fait saisir le premier objet qui se présente. Je répondais à ces sentimens par une sincère affection, et le regardais comme un