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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/118

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une illustre criminelle. Arrivée dans un petit village sur les frontières de la France avec un laquais affidé, et ma vieille femme de chambre, je feignis de tomber malade, et mes gens secondèrent mon dessein avec beaucoup de zèle et d’intelligence ; je fis écrire en même temps à un banquier à Florence de faire chercher deux domestiques et une femme de chambre pour madame la Vicomtesse de *** qui avait perdu en route une partie de ses domestiques. Ma maladie alla toujours en augmentant, enfin le moment arriva où je devais être censée morte. Ma femme de chambre eut l’air désolé, elle remplit la maison de ses cris, et annonça que sa maîtresse avait ordonné que personne ne touchât à son corps et qu’elle se chargeait de l’ensevelir. Elle mit à ma place une bûche, et la nuit je