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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/121

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amateurs. Parmi plusieurs portraits en miniature, se trouvait le mien ; le même que mon mari avait foulé à ses pieds ; celui qui avait fait prononcer ma condamnation : je ne l’aperçus pas, étant tournée d’un autre côté ; mais j’entendis le banquier dire, vous devez reconnaître cette femme-là. Ah ! si je ne me trompe, dit une des personnes de la compagnie, c’est la Marquise de ***. Oui, répondit-il, je l’ai acheté à l’inventaire de son mari, pour la peinture qui est fort bonne, et la figure qui est charmante : pourrait-on croire qu’une figure qui a autant de candeur et d’ingénuité soit celle d’une coquine ? Je tombai évanouie en entendant ces mots, et poussai un grand cri ; on m’inonda d’eau de Cologne et revenue à moi, je dis que j’avais vu une grosse araignée, et que pareil accident