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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/138

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je montrai de l’embarras pour dire mon véritable nom, on trouva avec raison mes réponses équivoques ; je fus arrêtée et deux jours après je reçus mon acte d’accusation. Je me couchai d’assez bonne heure, l’esprit agité de mille craintes, et l’ame déchirée de la douleur qu’éprouverait le Vicomte. Une des prisonnières vint se placer à côté de moi, et m’adressa à voix basse la parole, lorsque les autres femmes qui habitaient ce triste séjour, et qui étaient séparées de moi par un pilier furent endormies. N’ayez point de peur, me dit-elle, et écoutez moi ; je suis l’amie, la maîtresse, comme vous voudrez, d’un de plus déterminés Jacobins ; et si je suis en prison, c’est qu’il a bien voulu que pour l’exemple je me soumisse à une courte et légère correction pour une infraction à la police ; j’ai donné