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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/142

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avait l’air d’avoir reçu une excellente éducation, se confondre en quelque sorte avec les plus vils scélérats, il me parla en ces termes ; « J’ai eu des passions vives, elles ont consumé ma fortune, je suis né avec de l’ambition, et les circonstances où je me suis trouvé n’étaient pas propres à la servir. La Révolution est venue, et m’a offert des ressources pour réparer ma fortune et des moyens de m’élever. Je n’y tiens point par système, et l’intérêt seul m’y a attaché ; je vois sous leur véritable aspect les excès et les attentats des Jacobins, et je servirais avec plaisir la cause Royale, si elle m’offrait des avantages déterminans. Cette femme que vous voyez, qui est belle, jeune, aimable, a le plus excellent naturel, et partage cependant mes sentimens. » La femme à ces mots jeta sur lui un regard touchant,