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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/144

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l’on se trompe bien si l’on croit soumettre les Français en faisant entrer chez eux des troupes étrangères, qui ont pour but l’intérêt de leur prince et le partage de la monarchie… Non, non jamais les Français, tant qu’ils auront une goutte de sang dans les veines, ne souffriront qu’on déchire leur pays, et qu’on s’empare d’eux comme d’un troupeau. Ses yeux s’enflammaient à mesure qu’il parlait sur ce sujet, et je vis par là que les hommes les plus pervers ont un patriotisme. Je leur demandai s’ils avaient entendu parler du Vicomte de Vassy ; ils n’en avaient rien entendu dire ; je leur exposai qu’il n’était pas Émigré ; l’homme leva les épaules ; Madame, me dit-il, dans les temps actuels il n’est pas question de justice, il est riche, il est homme de qualité… mais je ne suis pas sans espoir,