Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/183

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et en faire des complices. Votre amour sera-t-il un dédommagement de tant de sacrifices, de tant de dangers ? Ah ! mon cousin, voyez ce qu’elle a à perdre, et demandez-vous s’il vous appartient de changer son sort. Mais, ce qui est plus vraisemblable, la Comtesse en garde contre les passions, occupée de ses goûts, distraite par l’exercice de ses talens ne répondra point à vos sentimens ; elle sera réservée avec vous, circonspecte, souvent embarrassée, et vous perdrez ainsi les agrémens d’une charmante société ; enfin, tourmenté par votre passion, à laquelle vous aurez laissé prendre trop d’empire, vous serez malheureux. Il est temps, mon cher cousin, de prendre un parti décisif, que doit vous dicter votre amour même ; car le repos de la Comtesse exige que vous la quittiez pour quelque