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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/196

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On désire s’épancher en liberté, parler de ses maux, et c’est un soulagement. Le confesseur devant lequel on est prosterné n’est qu’un homme ; mais on voit dans cet homme, un intermédiaire entre soi et la divinité, il porte la lumière dans notre esprit incertain. Je me figure qu’en apprenant à se confier dans ses forces, il les augmente véritablement, et il apprend sans doute aussi à s’en défier. Les sentiers du cœur doivent lui être connus par l’expérience, et il doit savoir faire un-mélange habile de sévérité et d’indulgence, et employer ce que la religion a de touchant pour une ame sensible. Une prière fervente nous élève à Dieu ; mais la confession devient un motif pressant de redoubler de vigilance et de combattre de toute notre force. Les personnes agitées d’une grande passion sont sujettes à