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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/202

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trop d’instance de m’y conformer, pour qu’il ne me soit pas évident que ma cousine n’a fait que remplir vos désirs. Quoi ! Madame, il ne vous suffit pas de ne pas répondre à mes sentimens ; il ne vous suffit pas que je sois sans espoir, il faut pour vous satisfaire que je sois loin de vous. Ma cousine me reproche de troubler votre repos ; et comment peut-il être troublé par un homme qui vous est indifférent ? Parmi les hommes qui vous font leur cour, trois ou quatre sont soupçonnés d’avoir pour vous des sentimens passionnés, et vous n’usez pas envers eux de la même rigueur. Si je connaissais moins votre ame généreuse, je dirais qu’on traite les malheureux avec moins de ménagement, et qu’on n’y regarde pas de si près lorsqu’on est importuné par un homme sans fortune et sans asile, par un malheureux