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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/224

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ma petite-fille jouit d’une grande fortune, nous souhaitons qu’elle se remarie et je vous avouerai que nous voudrions faire son bonheur, et nous procurer dans l’époux qu’elle prendra une société agréable ; nous avons eu occasion de voir plusieurs fois chez vous, et chez l’aimable amie de mademoiselle Émilie, le Marquis de St. Alban, et il nous a inspiré un grand intérêt. À ces mots j’ai prévu sans faire un grand effort de pénétration la conclusion du discours et mon attention a redoublé : la naissance, l’esprit, la valeur, une figure avantageuse, des manières nobles et polies, tout cela se trouve dans le Marquis ; il est sans bien pour le moment, par l’effet d’un incroyable bouleversement, mais ce qu’il possède est plus rare, et plus distingué mille fois que la fortune, et il y a tout lieu de croire aussi qu’il rentrera