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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/49

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timide et incertain. Les gens que l’on appelait à bonnes fortunes, m’auraient trouvé bien ridicule ; cherchant le plaisir seul sous le déguisement de l’amour, ils ne songent qu’à eux, et peu leur importe de déplaire momentanément. Combien le véritable amour est éloigné de cette intrépide personnalité ! J’étais en quelque sorte honteux des avantages que me donnait ma position, tant j’étais inquiet que la Comtesse ne me crût homme à en abuser, et à jouir intérieurement de son embarras. Elle a dû remarquer ma circonspection, et ma conduite en cette occasion devrait la rassurer dans d’autres circonstances. Hélas ! bientôt elle n’aura plus rien à craindre de mes empressemens ; il faudra la quitter, et pour combien de temps ! Que la Révolution dure ou qu’elle se termine, je serai également loin d’elle,