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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/83

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un galimatias inintelligible. J’avais souvent plaisanté avec lui de ses sentimens, lorsqu’il me fit la confidence qu’il avait trouvé une femme qui pensait comme lui, et quelque temps après il m’apporta deux lettres, dont l’une était de lui et l’autre de la femme qui devaient me convaincre, disoit-il, de la passion épurée qu’ils éprouvaient tous deux ; il était tard et il me les laissa en me priant de les lui renvoyer le lendemain matin. Je lus ces lettres, pleines de sentimens mystiques, et il me sembla que c’était ainsi que la célébre madame Guyon devait écrire à son directeur. Elles ne faisaient tort qu’à la raison de la femme, et ne pouvaient faire soupçonner sa vertu, ou du moins ses intentions. Je fus exacte à renvoyer ces deux lettres, et j’y joignis deux lignes qui exprimaient au Marquis mon