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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/85

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femme fasse entendre qu’elle aime, elle ne manque pas, après un détour plus ou moins long, de parvenir au même but. Il monte chez sa femme, l’accable de reproches, et lui ordonne de se préparer à partir pour une terre à cent lieues de Paris ; il écrit ensuite à son parent qui attendait tout de lui, de prendre ses arrangemens pour sortir au plutôt de sa maison ; il se rend de là chez mon mari, et lui dit qu’il croit devoir l’avertir que je fais le métier de confidente, de complaisante, et que j’ai favorisé les amours de sa femme. Voilà le Marquis perdu dans l’esprit de son parent, son protecteur ; sa femme exilée au fond de l’Auvergne, et ma réputation auprès de mon mari compromise. Il me parla de cette aventure avec une raillerie insultante, et me dit que j’étais bien jeune pour un pareil rôle. L’affaire