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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/98

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négligé depuis long-temps ; ce goût remplissait une partie de mes journées, et tout le temps que je n’étais pas avec mon amie ; mais hélas ! cette innocente occupation, que je m’étais faite pour me procurer de salutaires distractions, devint le principe du malheur de ma vie. Parmi mes gens était un jeune homme d’une figure agréable et dont l’éducation avait été plus soignée que celle des gens de son état ; il était fils d’un sculpteur, il avait appris le dessin, et cette circonstance de la vie d’un domestique si indifférente pour votre amie, a décidé de son sort. Ce jeune homme se distinguait de ses camarades par sa sagesse, son assiduité, et un zèle qui le faisait voler à mes ordres ; il était toujours prêt à les exécuter et montrait une intelligence qui me portait à le préférer pour la plupart de mes