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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/118

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lorsqu’il s’absentait, il ne faisait éprouver aucun vide, et sa mort ne serait regardée que comme une longue absence, si ses circonstances ne lui avaient donné un caractère tragique. Le Commandeur, qui n’avait pas beaucoup d’espoir de voir son nom se perpétuer par lui, est peu affligé. La mère de la Comtesse n’avait à lui reprocher aucun mauvais procédé envers sa fille, mais il tenait la place d’un homme qui aurait pu embellir la vie d’une fille si chère ; la mère la plus tendre voyait sans doute avec regret qu’elle devait borner sa satisfaction à ne pas voir malheureuse, une personne dont elle aurait acheté de sa vie la félicité. La Comtesse sans rien affecter, paraît véritablement affligée, et le spectacle d’une mort subite a rempli son esprit d’étonnement et d’effroi. Le devoir a sur son ame