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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/149

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mais à toute la famille. Hélas ! que nous laissons peu de traces sur la terre, ma chère Émilie ! rien n’est changé dans le lieu que ce pauvre Comte habitait, et sans la couleur de mes habits et ceux de mes gens, qui se douterait que quelqu’un a disparu de ce monde, que dis-je, du petit espace que renferme cette habitation ? On fait les mêmes choses, aux mêmes heures, et tout va son train accoutumé.

Nous avons eu une quantité de visites depuis quelques jours, qui ont contribué encore à distraire. Le Marquis est venu nous voir deux fois, et mon oncle l’a amené dîner hier. Je ne crois pas qu’il aimât davantage son fils, s’il en avait un ; il fait son éloge à la plus petite occasion qui s’en présente, et il nous disait ce matin, en prenant du thé : « Le Marquis se