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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/154

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il m’a beaucoup parlé de sa nièce, et m’a dit, en me regardant fixement : ne pensez-vous pas, monsieur le Marquis, qu’il faut qu’elle se marie. Je lui ai répondu que je ne pouvais juger de ce qui lui convenait, mais qu’il y avait une chose sûre pour moi, c’est que celui qui l’épouserait serait le plus fortuné des hommes. Touchez-là Marquis, vous êtes cet homme. S’il suffit de connaître tout le prix d’une telle alliance, j’en suis digne, lui ai-je dit ; mais songez-vous, Monsieur, que je n’ai rien dans ce moment, et peut-être serai-je à jamais privé de ma fortune. Mon père, a laissé en mourant des fonds assez considérables avec ordre de me les faire passer incessamment ; mais qui sait s’ils arriveront jusqu’à moi ? — Tant mieux s’ils viennent, si non on s’en passera. Tenez, Marquis, je vous