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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/162

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pour vous dire encore deux mots avant le départ de mon exprès. J’étais à prendre du thé avec la charmante famille qui m’a adopté. Un domestique qui descendait de cheval est entré, et a remis un paquet au Commandeur ; il s’est retiré près d’une fenêtre, a lû une lettre et parcouru des papiers. Nous avons causé pendant ce temps d’affaires indifférentes. Un demi-quart d’heure après il s’est approché de la table et a dit : ma sœur j’ai envie de boire un verre de votre bon vin de Tokai. On en a apporté une bouteille. Le Commandeur a rempli cinq petits verres. Victorine, a-t-il dit, tu ne hais pas le vin de Tokai, et vous monsieur le Marquis, c’est un excellent vin, il faut que vous buviez tous à ma santé, je me sens en joie aujourd’hui. Alors il a pris son verre d’une main, et de l’autre un papier qu’il a présenté