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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/234

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lui faire passer par la voie de la Suisse, et j’allais l’en prévenir, lorsque j’ai appris la fatale nouvelle. » Il m’a fait après cela la lecture d’un article du testament de mon cher maître, que j’ai écouté tout tremblant. « Il faut que vous en ayez une copie, me fit-il, et comme cela n’est pas long, je vais le transcrire et le signer ; » et il m’a remis cet article, que j’ai baisé mille fois tout pleurant. Te voilà donc ma chère Jenny avec bien de bons ducats ; car toi ou moi ça ne fait qu’un. N’ai-je pas raison ? et tu penses de même, tout ce que tu as est à ton pauvre Bertrand. Que je serais content, ma chère Jenny, d’avoir toute cette fortune, si Monsieur vivait ! Il serait lui-même bien content, j’en suis bien sûr, ce bon seigneur, de voir son Bertrand heureux. Il m’avait bien des fois promis, qu’il me