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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/93

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aux instances du Commandeur, est arrivé ici avec la Duchesse. Il est changé comme s’il avait été six semaines malade, son abattement est extrême ; cependant il fait effort pour prendre part à la conversation, et cette contrainte, qui l’empêche de se livrer à ses regrets, lui est salutaire. Sa situation me touche infiniment, j’éprouve moi-même une sorte de terreur, en me trouvant près d’un homme dont le père a eu une fin si affreuse ; sa vue semble me rapprocher de l’événement, et malgré moi mon imagination m’en retrace les horribles circonstances. La Duchesse est occupée de lui, et emploie une extrême adresse pour ne pas favoriser, ni trop contrarier ses mélancoliques dispositions ; elle évite de prendre le rôle de consolatrice, semble souvent ne pas faire attention à lui, et ne le perd jamais