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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/115

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un thème lyrique ; enfin, on ne s’étonne plus qu’un poème écrit à la gloire du railway belge ait été populaire en Belgique.

À vrai dire, le Remorqueur ne fut pas composé pour l’inauguration de notre premier chemin de fer, qui, on le sait, relia Bruxelles à Malines. La verve de Weustenraad semble avoir attendu, pour s’éveiller, que l’expérience eût démontré l’utilité de la nouvelle invention. Il faut dire aussi que le projet primitif avait été, dès 1837, considérablement élargi. À l’origine, il s’agissait surtout d’une ligne de transit reliant Cologne à Anvers et à la mer. Maintenant on projetait un réseau complet reliant entre elles toutes les provinces belges et mettant la Belgique en communication avec tous les pays voisins. L’entreprise, par sa grandeur, devenait de plus en plus digne d’inspirer un poète.

Le Remorqueur fut écrit à l’occasion de l’achèvement du chemin de fer de Bruxelles à Liège. Weustenraad lut son poème, un soir de mardi-gras, chez Charles Rogier, alors ministre des travaux publics, qui avait réuni dans son petit hôtel de la porte de Schaerbeek un certain nombre d’hommes politiques et de gens de lettres, parmi ceux-ci Baron, Charles Potvin et Ernest Buschmann. De succès du poète fut très grand. Son œuvre fut « couverte d’applaudissements », dit Baron[1]. « L’auditoire

  1. Lettre inédite de Baron à Weustenraad, 22 déc. 1844.