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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/133

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dominante du livre ? La Démocratie est-elle là comme une profession de foi préalable ?

Je néglige la courte pièce intitulée Aux Pauvres (1846), insignifiante et médiocre, et j’aborde une œuvre de Weustenraad qui dut aux circonstances un succès presque égal à celui du Remorqueur.

En 1845, la misère était grande dans notre pays et spécialement dans les Flandres, où sévissait, depuis plusieurs années, une crise de l’industrie linière. Un fléau nouveau, la maladie des pommes de terre, vint encore aggraver le mal en privant le petit peuple de sa principale nourriture.

On s’émut des souffrances populaires. En vue de les soulager, dit l’historien Thonissen, l’État, les communes, les établissements publics, les particuliers rivalisèrent d’ardeur et de courage. Des comités de secours recueillirent d’abondantes aumônes. Le clergé des Flandres se signala par son dévouement et son zèle. La frivolité mondaine enfin fut mise à contribution, comme c’est l’usage, et des fêtes de bienfaisance s’organisèrent de toutes parts. « On dansa pour les pauvres. »

Weustenraad s’associa, selon ses moyens propres, à cet élan de charité. Dans les derniers mois de 1845, il écrivit et publia un poème intitulé la Charité,[1]

  1. La Charité, Liège, N. Redouté, 1845. in-8o 13 p. Le poème parut également dans la Revue nationale de Belgique. 1845 t. XIII.